Depuis son lancement il y a trois ans en novembre 2018, le projet UIA CALICO commence un nouveau chapitre, marqué par la conférence finale qui a eu lieu le 13 octobre 2021 à la Bibliothèque Royale de Belgique, à Bruxelles. Modéré par Référent Bruxellois du Logement à perspective.brussels Yves Van de Casteele, le conférence a inclut la participation des orateurs et oratrices expert.e.s, des chargé.e.s de projet et des habitant.e.s de CALICO. L’idée était de se rassembler lors de cet événement pour réfléchir sur les trois dernières années de l’implémentation du projet en mettant en avant des expert.e.s académiques mais aussi et surtout en centrant la discussion sur la communauté.
CALICO, « CAre and LIving in COmmunity », est un projet de logement collaboratif qui vise à créer un environnement de vie intergénérationnel qui prioritise l’égalité de genre et le care a des prix abordables. Au moment de la conférence finale, des habitant.e.s s’étaient déjà installé.e.s depuis plus d’un mois avec les dernier.e.s qui s’installeront prochainement.
La conférence a commencé avec les discours de la Directrice Générale de Bruxelles Logement Arlette Verkruyssen, de la Secrétaire d’Etat à la Région de Bruxelles-Capitale Nawal Ben Hamou et de l’experte Urban Innovative Actions, pour le projet CALICO, Laura Colini. En conversation avec la chargée de projet CALICO du CLTB, Anne-Laure Wibrin, trois habitantes ont partagé leurs expériences de vie et dans CALICO.
Pour l’habitante Louise qui est une sage-femme à la Maison de naissance et de mourance, elle profite de « vivre en communauté ». A Bruxelles, « c’est très compliqué de choisir de vivre seul.e », dit Louise. CALICO présente une opportunité pour elle à vivre seule dans un logement qui est « financièrement abordable, de bonne qualité et en collectivité ». A CALICO, Louise peut « partager son quotidien avec les gens, se sentir soutenue, ne pas se sentir seule ».
Katrien, une habitante dans l’habitat Angela.D, a déménagé en Belgique depuis la France pour être plus proche de sa famille, car elle est seule avec ses deux enfants. Pour elle, comme Louise, c’était compliqué de trouver un logement décent à Bruxelles étant donné sa situation. Elle explique aussi que le genre est une thématique importante du projet Calico : en effet près de 90% des personnes investies dans le projet sont des femmes et il est essentiel de le prendre en compte. CALICO a pu lui fournir un logement dans son état d ‘« urgence ».
Et pour Marion, une habitante dans l’habitat Pass-ages, CALICO a présenté une opportunité d’une vie intergénérationnelle. Par ce modèle de vie en communauté, Marion apprécie « pouvoir connaître ses voisins ». Quand on lui a demandé ce que le concept de Care signifie pour elle, Marion a répondu, « le Care, c’est la manière de porter attention aux autres, d’une attitude bienveillante, des gestes, le fait de l’intégrer dans l’habitat … d’être tout de suite un peu plus alerte afin de veiller au bien être de chacun.e que ce soit physique ou autre, ça peut être aussi de donner un coup-de-main, ou juste discuter ensemble ».
La conférence finale a aussi inclus une présentation du rapport de recherche de la VUB sur le projet CALICO. Présentée par la chercheuse An-Sofie Smetcoren (en néerlandais) et le chercheur Thomas Dawance (en français) qui suivaient le projet depuis le tout début en novembre 2018 : l’étude révèle que, en ce qui concerne le genre, la grande majorité des habitant.e.s CALICO sont des femmes et les mères isolées sont surreprésentées dans le projet. Quant à la multiculturalité, il y a autant habitant.e.s né.e.s en Belgique qu’à l’étranger. Au niveau des habitant.e.s non-belge, une majorité sont né.e.s en dehors de l’UE.
Quand on parle des raisons pour lesquelles les habitant.e.s ont emménagé à CALICO, les critères les plus « importants » incluent :
- un logement stable à 94%,
- un logement abordable à 93.9%,
- un caractère intergénérationnel à 100.0%,
- un caractère solidaire à 97.0%
- et le partage des espaces communs entre les habitant.e.s du projet à 97.0%.
En termes de satisfaction du logement des habitant.e.s, les habitant.e.s ont répondu en majorité que, « le coût de mon logement (dans le cadre du projet CALICO) améliore ma situation financière ». A travers les trois habitats, 17 sur 33 sondé.e.s sont d’accord avec la déclaration. Quand ont leurs a demandé « qu’est-ce votre perception globale de la qualité de votre logement à CALICO ? », 27/33 ont dit qu’ils étaient satisfait.e.s ; il n’y avait pas d’habitant.e.s insatisfait.e.s.
Le dernier panel était composé d’expert.e.s avec la socio-économiste et professeure à l’UCLouvain Florence Degavre, le professeur à l’ULB Pierre Lannoy et l’infirmière et chercheuse à l’UCLouvain Thérèse Van Durme. Malgré les recherches qui mettent en avant le potentiel des projets comme CALICO et leurs capacités a amélioré les vies de beaucoup, Thérèse nous rappelle qu’ « au-delà des chiffres et des données, il y a ce cycle permanent d’amélioration de la qualité de vie, de la qualité des habitats, de la qualités des liens sociaux dans une région tel que Bruxelles ».
Dans son mot de la fin, le chef d’unité du Nouveau Bauhaus Européen Xavier Troussard a parlé des similarités entre les valeurs de CALICO et le Nouveau Bauhaus Européen : la durabilité, l’inclusion sociale et l’esthétique. Comme CALICO, le Bauhaus souhaite mettre l’accent sur l’importance de « focaliser l’attention sur les gens, sur les individu.e.s et donc d’écouter et répondre à leurs besoins ».
Vous pouvez revoir la conférence de clôture sur Brussels Housing’s Youtube Channel. La présentation des résultats de la recherche sur le projet CALICO est disponible via le site internet de CALICO.
